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Assalamo3alikom

8 février 2006

Le prophète de l'islam

Abou Ibrahim Mouhammad ibn Abd Allah ibn al-Mouttalib ibn Hicham, ou Mouhammad, «le Louangé» ou «Celui qui est digne de louanges»  ; dit souvent en français Mohammed , ou encore Mahomet.

Confessant la foi monothéiste d'Abraham, le Prophète de l'islam prêche aux tribus arabes polythéistes une conversion à un dieu unique, Allah, qui leur délivre sa parole par son intermédiaire. Son message a contribué à l'unification de la péninsule Arabique. Homme remarquable, issu d'une communauté en marge des grandes sociétés de l'époque, il a su faire une synthèse idéologique capable de s'imposer de l'Atlantique au Pacifique.   

La prédication de Mahomet va se heurter à la volonté de statu quo de ses compatriotes mecquois. Son action, dès lors, ne se limitera plus à la simple exhortation, mais se transformera en un engagement total, dans le domaine religieux, politique et militaire. S'appuyant sur la création d'un mini-Etat à Médine, il fera triompher localement sa communauté, avant d'en étendre l'influence sur les nomades et d'obtenir l'unification des Arabes.   

La vie du Prophète :
Selon la sira (biographie traditionnelle du Prophète), Muhammad, ou Mahomet, est né à La Mecque dans le Hedjaz, région occidentale de l'Arabie, vers 570 après J.-C. Son père, Abd Allah, appartenait au clan des Bani Hachem, qui était une fraction de la puissante tribu des Quraychites (originaire de La Mecque); cette dernière était alors en perte de statut social. Orphelin de père à la naissance, et sa mère, Amina, se trouvant dans une situation précaire, l'enfant est mis en nourrice dans une tribu bédouine, où il va demeurer jusqu'à l'âge de six ans. Sa mère meurt peu de temps après l'avoir récupéré. Le jeune Mahomet est élevé par son grand-père paternel et chef de clan, Abd al-Muttalib, puis, à la mort de celui-ci, par son oncle, Abu Talib, riche marchand mecquois devenu chef du clan des Hachem. Celui-ci emmène souvent Mahomet avec lui lors de ses voyages à travers le désert; il lui fait découvrir la Syrie. Par la suite, Mahomet, pour gagner sa vie, deviendra caravanier; il entrera ainsi au service de Khadidja, riche veuve qui possède les caravanes les plus importantes de La Mecque, qu'il épousera vers 595. 

Les événements de sa petite enfance auront sur sa destinée une importance capitale: ils marqueront la morale sociale du Coran, qui défend inlassablement les veuves et les orphelins, interdit le mariage entre deux personnes placées chez une même nourrice, comme si elles étaient frère et sœur. Cet interdit provient du code bédouin qui fait des frères de lait des frères de sang. Mahomet épousera des veuves la plupart du temps. Sa première épouse, Khadidja, est plus âgée que lui d'une quinzaine d'années. De cette union naîtront plusieurs enfants: seules ses quatre filles survivront. Mahomet adopte un de ses esclaves, qu'il affranchit, et adopte également son cousin Ali, fils d'Abu Talib, qui épousera l'une de ses filles, Fatima; toute la descendance prophétique, historiquement si décisive, proviendra de cette union familiale. 

Les débuts à La Mecque :
Le Hedjaz se situe alors au carrefour d'un mouvement commercial important entre le Yémen (océan Indien) et la Syrie (Méditerranée), mais aussi entre l'Arabie et l'Abyssinie chrétienne (l'actuelle Ethiopie). La Mecque est alors une grande étape caravanière, environnée de tribus qui élèvent notamment des chameaux pour le transport des hommes et des marchandises. Sur le plan politique, cette région forme la marge de l'influence des deux puissances du moment: Byzance la chrétienne, et la Perse sassanide, qui pratique la religion manichéenne de Zarathoustra. Du point de vue religieux encore, la proximité du Sinaï de Moïse et de la Jérusalem de Jésus se concrétise par la présence, en Arabie, de chrétiens nestoriens ou coptes et de tribus juives. Les éleveurs arabes, quant à eux, pratiquent une sorte de polythéisme à base tribale. L'un de leurs sanctuaires les plus réputés se trouve précisément à La Mecque. Il y a donc place, dans ce contexte, pour un message monothéiste, qui serait spécifiquement adressé aux populations de culture arabe. 

La vocation :
Mahomet avait coutume de se retirer régulièrement dans une grotte, non loin de La Mecque, sur le mont Hira, pour méditer et prier. C'est là qu'il reçut la première révélation, par l'entremise de l'archange Gabriel, vers l'an 610. Après le trouble causé par les premiers messages divins, Mahomet s'y habitua peu à peu et les répéta à son entourage. Il finit par les dicter à un proche; cette transcription des révélations formera par la suite le Coran (de l'arabe qur'an, «lecture» ou «récitation»).

L'un des parents de Khadidja, réputé hanifi, c'est-à-dire adepte du monothéisme «originel» hérité d'Abraham, reconnaît en Mahomet le prophète annoncé dans les traditions de Moïse et de Jésus. Mais des années passeront avant que Mahomet ne s'engage dans la prédication. A partir de ce moment, l'annonce de la nature prophétique de sa mission et ses sermons sur la fin du monde, sur le Jugement dernier, sur l'unicité divine et sa transcendance absolue, sur la damnation des réprouvés et la rétribution des justes rencontrent le scepticisme de ses concitoyens mecquois, puis rapidement l'hostilité des factions tribales dirigeantes. 

Malgré le soutien de Khadidja et de quelques proches, comme Abou Bakr, qui se convertissent à la nouvelle religion, et la protection de plusieurs membres de sa famille, notamment de son oncle Abu Talib, Mahomet est de plus en plus menacé par les membres hostiles de sa propre tribu. En 615, il avait conseillé à certains de ses compagnons de traverser la mer Rouge pour trouver refuge en Abyssinie; ils étaient conduits par Djaafar, le frère d'Ali. Quelques-uns, au contact des églises abyssines, se convertiront au christianisme copte. La même année, en 619, sa femme Khadidja, âgée de 65 ans, et son oncle Abu Talib à près de 90 ans meurent. Mahomet se remarie avec Sauda, rentrée d'Abyssinie après la conversion de son mari, Sukran ibn Amr. 

La mort de son oncle le prive de tout soutien dans le clan des Hachim; Abu Lahab, très hostile à Mahomet, succède à son frère Abu Talib. Mahomet doit s'éloigner de La Mecque, il conclut un pacte (serments d'Aqaba) avec des partisans qui l'accueillent à Yathrib, la future Médine, ville oasis du Nord. C'est la rupture de l'hégire (de l'arabe hidjra, «émigration»); l'exil volontaire de Mahomet, de La Mecque vers Médine, marque les débuts de l'ère islamique (l'hégire correspondrait au 15 juillet 622 du calendrier grégorien) et de la nouvelle communauté (oumma), unie dans la foi en un dieu unique. La période antérieure est globalement qualifiée de «temps de la fureur» (djahiliyya). 

Médine : premier «Etat» islamique (622-632) :
Les fidèles quittent peu à peu La Mecque pour rejoindre le Prophète. Yathrib devient alors Médine (de l'arabe madina, «ville»). L'alliance entre «émigrés» mecquois, les Muhadjirun, et «partisans» médinois, les Ansar, sans compter la présence de communautés juives, place Mahomet à la tête d'une ville «fédérée», qui a besoin de se doter d'institutions et d'être défendue contre les ennemis mecquois. De nombreuses révélations coraniques de cette époque prendront un tour plus organisationnel, tant au niveau du contenu religieux que social et politique: l'office religieux est mis en place à la mosquée; Abou Bakr, devenu beau-père de Mahomet (Aïcha est sa troisième épouse), sera l'imam conduisant la prière, et Bilal, un Noir affranchi, sera le premier muezzin. L'impôt religieux obligatoire (zakat) et le partage réglementé du butin de guerre formeront les bases des finances publiques de la cité-Etat. Le statut des femmes, la réglementation du mariage et de l'héritage conditionneront une partie du fonctionnement de la communauté de Médine puis, plus largement, de la société islamique. 

Sous la bannière de l'islam, le Prophète attaque les caravanes mecquoises. La victoire de Badr (624), contre des marchands quraychites de La Mecque, est considérée comme une guerre sainte (djihad) envers les infidèles (on ne parlera plus de razzia). Le revers d'Uhud (625) ainsi que les dissensions avec les tribus juives donnent lieu à des polémiques, dont témoigne le Coran. La nouvelle religion, reprenant et synthétisant l'ensemble de la tradition monothéiste héritée d'Abraham, se voulait unitaire. Dans les débuts de l'islam, la prière était faite en direction de Jérusalem; dès que l'entente avec les communautés tribales juives de Médine et des environs se détériora, la direction de la prière (qibla) fut réorientée vers La Mecque (624), et le jeûne fut fixé au mois de ramadan (celui de la victoire de Badr), consacrant la rupture idéologique avec les «gens du Livre», c'est-à-dire les juifs et les chrétiens. 

En 627, la bataille dite du «Fossé» a lieu aux portes mêmes de Médine; elle révèle l'impossibilité pour les Mecquois de conquérir la cité. Le Prophète, par un subtil jeu de négociations et d'intimidations, tente de s'emparer de sa ville natale: La Mecque est conquise sans effusion de sang en 630 («Nous t'avons assuré une victoire éclatante», dit le Coran, XLVIII, 1). Après la destruction des idoles, le sanctuaire de la Kaaba est récupéré et voué au culte musulman. Les conversions se multiplient et les expéditions militaires dépassent le Hedjaz. Le pèlerinage païen annuel à La Mecque est réformé et, en 632, Mahomet accomplit le pèlerinage dit «de l'adieu», dont le circuit et le déroulement rituel serviront de modèle au hadj, obligation canonique de la religion musulmane. Cet exemple démontre que certains anciens rituels arabes préislamiques ont été conservés et transformés à l'intérieur de la religion nouvelle. Deux mois après ce voyage triomphal, le Prophète, qui «n'est qu'un messager rassoul» (Coran, III, 144), meurt à Médine, où il est enterré. 

L'action de Mahomet fonde l'idéal du dirigeant islamique, en charge du temporel et du spirituel, et dont l'action politique tend vers la réalisation du dessein divin au sein de la société. Médine est devenue le deuxième lieu saint de l'islam; sa mosquée, qui abrite le mausolée du Prophète, est un passage presque obligé pour les musulmans, lors du pèlerinage annuel à La Mecque. 

La succession et le califat :
Le Prophète n'avait pas prévu sa succession à la tête de la communauté musulmane. N'ayant pas eu de fils qui soit resté en vie et qui aurait pu continuer sa mission, selon la tradition arabe, le choix se porta à l'intérieur du réseau de compagnons et de parents proches, tissé au long d'une vie sociale active par des alliances matrimoniales et politiques nombreuses. Parmi les prétendants possibles, il y avait Ali, son cousin et gendre; Abou Bakr, qui lui avait donné en mariage sa fille Aïcha, l'épouse préférée; Omar, dont il avait également épousé une fille, Hafsa, la «lettrée». Ces derniers étaient mecquois, mais il y avait aussi des prétendants médinois. Finalement, l'ordre de succession au califat (calife signifie «celui qui vient après ») fut le suivant: Abou Bakr (632-634), Omar (634-644), Othman (644-656) et Ali (656-661).   

Ces quatre califes sont dits les «Bien-Dirigés», car après eux les différentes branches familiales s'opposèrent pour la conquête du pouvoir politique et religieux. En particulier, l'affrontement de Siffin (657), en Irak, consacra l'éclatement de la communauté musulmane, qui devait se scinder en chiites (partisans du calife Ali et de sa descendance), sunnites (partisans des Omeyyades, parents du calife Othman) et kharidjites («ceux qui se sont séparés», retirés du conflit).   

Mahomet et l'islam :
A la mort du Prophète, après vingt ans de révélations coraniques et d'actions politico-religieuses, et malgré ses divisions internes, la communauté musulmane est en voie de constitution, avec ses croyances, son culte, ses règles de vie, ses types de pouvoir (califat sunnite et imamat chiite). L'unification sera parachevée par l'islam. Cette communauté s'étend vers l' Egypte à l'ouest, la Perse à l'est. Face au monde chrétien byzantin et aux communautés juives, le «vide» arabe se comble peu à peu, religieusement et politiquement, grâce au Messager d'Allah rassoul Allah. En effet, les Arabes furent le dernier peuple du monde méditerranéen ancien à embrasser le monothéisme. C'est sans doute pour cela que Mahomet s'est considéré comme le dernier des prophètes, le «sceau des prophètes», de la tradition héritée d'Abraham. 

Le complément du Coran:
La place capitale occupée par le Prophète dans le système religieux islamique est parfaitement illustrée par la première obligation de celui qui adhère à l'islam, à savoir la récitation de la profession de foi: «J'atteste qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Mahomet est le messager de Dieu.» 

L'emprise de la personnalité du fondateur de l'islam a été telle que les générations suivantes se sont empressées de recueillir avec minutie tous ses actes, ses moindres paroles - ses silences même ont fait l'objet d'interprétations -, pour les consigner systématiquement dans des recueils dont le poids dogmatique et juridique équivaut à celui du Coran. Les ouvrages de traditions prophétiques considérées comme les plus authentiques sont les volumineux recueils d'al-Boukhari et de Mouslim (IX e siècle). Tradition et Coran forment ainsi les deux «sources» de la religion. 

Un modèle à suivre :
L'influence du Prophète s'est fait sentir tout au long de l'histoire musulmane. Imiter sa conduite reste pour chaque musulman pieux l'objectif à atteindre, et cela dans des domaines extrêmement variés: dire telle prière à tel moment, ne pas se servir de la main droite pour telle action, affranchir un esclave, etc. Mais au-delà de ces comportements, qui relèvent du domaine privé, l'histoire des pays musulmans a vu surgir, surtout dans des moments de crise, des personnages qui ont tenté de rééditer l'histoire prophétique, dans ses actions de réforme religieuse et morale, avec les mêmes moyens politiques et militaires et en imitant la vie du Prophète dans tous ses détails. C'est le phénomène des mahdis («guidés par Allah»), dont le plus célèbre reste celui du Soudan turco-égyptien (XIX
e siècle), qui recréa une unité soudanaise et édifia un nouvel Etat islamique, à l'instar de Mahomet à Médine. 

L'élan missionnaire se poursuivra après lui, grâce à une foi et à une organisation fondées sur un ensemble de textes qu'Allah lui avait révélés sa vie durant: le Coran.

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